Hypnose et paradoxe. Dr Jean-Marc BENHAIEM

A l’entrée du temple boudhiste de But Thap au Vietnam, dans les environs de Hanoï, sont disposés deux immenses vases de plus d’un mètre cinquante. « Ils sont chargés de dessins multicolores, mais ils sont vides et doivent le rester pour que ce qui paraît plein soit vide et inversement » dit le guide local.

La poésie, le boudhisme et l’ensemble des religions présentent des textes et des rites où le paradoxe ouvre à de nombreuses discussions et interprétations. Les écrits philosophiques grecs affectionnent particulièrement ces jeux langagiers qui entrainent l’esprit à la réflexion.

Ce qui est grand peut apparaître petit, ce qui est pauvre devient riche et le dernier se retrouve le premier. S’il est admis que le paradoxe a inspiré poètes, philosophes et hommes de religion, il est peut-être moins présent chez les soignants. Seuls les praticiens hypnothérapeutes utilisent nommément le paradoxe pour toutes les phases du processus hypnotique, l’induction, le recadrage, la perceptude.

Le but de cet article est de trouver les liens entre hypnose et paradoxe, des liens si étroits que c’est le paradoxe lui-même qui finit par expliquer et rendre compte de l’expérience de l’hypnose.