Lorsque nous avons ouvert il y a trois ans, avec le Docteur Jean Sixou, ces cours de méditation entre 12 et 14 heures, nous ne nous attendions pas à tel engouement. Initialement ouverts par passions personnelles, mais aussi pour répondre à la curiosité de nos collègues sur cette thérapie, les cours de méditation sur le lieu de travail ont suscité l’intérêt du personnel hospitalier. A l’heure actuelle, 1 personne sur 10 travaillant dans notre établissement s’est formée au mindfulness et le pratique à titre personnel, pour mieux gérer le stress du travail, mais aussi pour offrir cet outil à leurs patients.
Ce n’est pas par hasard si la méditation connaît un franc succès depuis quelques années en France, ce que nous constatons aussi à l’échelle de notre hôpital. Cet outil répond précisément aux besoins de notre temps. Sa nature bienveillante, ses effets sur notre attention et sa capacité à nous amener à nous recentrer en font un outil de choix pour nous aider à nous épanouir et à affronter les aspects les plus négatifs de notre époque. Là où nous avons tendance à multiplier les tâches, la méditation nous pousse à nous focaliser sur un seul objet d’attention à la fois. Au moment où notre esprit est accaparé par une multitude d’informations, nous prenons un moment pour prendre soin de nous-mêmes. Quand notre imaginaire s’efface devant les images des écrans, la méditation nous aide à recréer le contact avec notre monde intérieur.
Chaque époque, chaque société, porte en elle ses propres formes d’expression de la souffrance psychique. Si la société européenne du début du XXe siècle a vu le développement de l’hystérie (rappelez-vous les grandes démonstrations publiques de Charcot à la Salpêtrière) et l’avènement de la psychanalyse, notre société moderne a, quant à elle, favorisé le développement du burn-out, mais aussi de sa principale forme de thérapie, la méditation. Avant de voir par quels moyens la méditation aide à la prévention et à la reconstruction après un burn-out, voici un petit rappel sur ce trouble. Le burn-out est un processus d’épuisement à la fois physique, psychique et émotionnel lié au travail. Le terme a été pour la première fois utilisé par le psychanalyste allemand Herbert Freudenberger dans les années 1970 pour décrire l’état d’épuisement complet que ressentait un groupe de jeunes bénévoles new-yorkais travaillant dans une clinique pour toxicomanes : « Je me suis rendu compte que les gens sont parfois victimes d’incendie, tout comme les immeubles.
Sous la tension produite par la vie dans notre monde complexe, leurs ressources internes en viennent à se consumer comme sous l’action des flammes, ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte ». Il faudra attendre les années 1980 pour que la psychologue américaine Christina Maslach réalise les principaux travaux sur le sujet, et les années 2010 pour que les instances médicales françaises se saisissent de cette pathologie. Actuellement, le processus de burn-out regroupe trois catégories de symptômes : l’épuisement émotionnel (fatigue, irritabilité, perte du sentiment de plaisir), la dépersonnalisation (la personne perçoit les autres comme néfastes pour elle et comme pourvoyeurs de stress, tendance au repli social) et la perte du sentiment d’accomplissement personnel (le travail n’est plus perçu comme valorisant, baisse de l’estime de soi). Selon une enquête de l’Inserm, la prévalence de l’épuisement… Pour lire la suite...
Ce n’est pas par hasard si la méditation connaît un franc succès depuis quelques années en France, ce que nous constatons aussi à l’échelle de notre hôpital. Cet outil répond précisément aux besoins de notre temps. Sa nature bienveillante, ses effets sur notre attention et sa capacité à nous amener à nous recentrer en font un outil de choix pour nous aider à nous épanouir et à affronter les aspects les plus négatifs de notre époque. Là où nous avons tendance à multiplier les tâches, la méditation nous pousse à nous focaliser sur un seul objet d’attention à la fois. Au moment où notre esprit est accaparé par une multitude d’informations, nous prenons un moment pour prendre soin de nous-mêmes. Quand notre imaginaire s’efface devant les images des écrans, la méditation nous aide à recréer le contact avec notre monde intérieur.
Chaque époque, chaque société, porte en elle ses propres formes d’expression de la souffrance psychique. Si la société européenne du début du XXe siècle a vu le développement de l’hystérie (rappelez-vous les grandes démonstrations publiques de Charcot à la Salpêtrière) et l’avènement de la psychanalyse, notre société moderne a, quant à elle, favorisé le développement du burn-out, mais aussi de sa principale forme de thérapie, la méditation. Avant de voir par quels moyens la méditation aide à la prévention et à la reconstruction après un burn-out, voici un petit rappel sur ce trouble. Le burn-out est un processus d’épuisement à la fois physique, psychique et émotionnel lié au travail. Le terme a été pour la première fois utilisé par le psychanalyste allemand Herbert Freudenberger dans les années 1970 pour décrire l’état d’épuisement complet que ressentait un groupe de jeunes bénévoles new-yorkais travaillant dans une clinique pour toxicomanes : « Je me suis rendu compte que les gens sont parfois victimes d’incendie, tout comme les immeubles.
Sous la tension produite par la vie dans notre monde complexe, leurs ressources internes en viennent à se consumer comme sous l’action des flammes, ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte ». Il faudra attendre les années 1980 pour que la psychologue américaine Christina Maslach réalise les principaux travaux sur le sujet, et les années 2010 pour que les instances médicales françaises se saisissent de cette pathologie. Actuellement, le processus de burn-out regroupe trois catégories de symptômes : l’épuisement émotionnel (fatigue, irritabilité, perte du sentiment de plaisir), la dépersonnalisation (la personne perçoit les autres comme néfastes pour elle et comme pourvoyeurs de stress, tendance au repli social) et la perte du sentiment d’accomplissement personnel (le travail n’est plus perçu comme valorisant, baisse de l’estime de soi). Selon une enquête de l’Inserm, la prévalence de l’épuisement… Pour lire la suite...
Dr Marine COLOMBEL
Docteur en médecine spécialisée en psychiatrie, exerce comme praticien hospitalier contractuel dans l’Etablissement public de santé mentale Barthélemy-Durand à Etampes. Enseignante au DU de Mindfulness à la Faculté de médecine de Paris-Sud. Elle a mis en place des groupes de méditation destinés aux patients et anime des groupes de méditation destinés aux soignants en prévention des risques psychosociaux. A débuté la méditation à l’âge de 20 ans.
Docteur en médecine spécialisée en psychiatrie, exerce comme praticien hospitalier contractuel dans l’Etablissement public de santé mentale Barthélemy-Durand à Etampes. Enseignante au DU de Mindfulness à la Faculté de médecine de Paris-Sud. Elle a mis en place des groupes de méditation destinés aux patients et anime des groupes de méditation destinés aux soignants en prévention des risques psychosociaux. A débuté la méditation à l’âge de 20 ans.
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Lorsque la Version papier de ce numéro sera épuisée, la version PDF sera fournie à la place
- Èditorial : «La simplicité est la sophistication suprême»
- Ressources et compétences. B. DUBOS
- Pratiques narratives et hypnose B. DAMERON
- L’inattendu, force de changement S. LE PELLETIER-BEAUFOND
ESPACE : DOULEUR DOUCEUR
- Éditorial. H. BENSOUSSAN
- Les suggestions post-hypnotiques M. GALY
- Thérapies systémiques brèves et addictions. O. COTTENCIN
DOSSIER: HYPNOSE et MEDITATION
- Mindfulness ou pleine conscience. O. DE PALÉZIEUX
- Hypnose et méditation O. DE PALÉZIEUX
- DU de Mindfulness - Jean Sixou O. DE PALÉZIEUX
- Burn-out et méditation. M. COLOMBEL
- Dialogue socratique... O. DE PALÉZIEUX
- « Je collapse… » S. COLOMBO, MUHUC
- La présence au corps, encore A. CHABOCHE
- La hutte à sudation. N. D’INCA
- Les Grands Entretiens: Eric Bonvin. G. FITOUSSI
- Livres en Bouche S. COHEN, C. GUILLOUX
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- Ressources et compétences. B. DUBOS
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