Introduction à la phénoménologie de l'hypnose. Dr Christian Martens. Congrès Mondial d'Hypnose de Paris 2015
La phénoménologie est la science des phénomènes, le phénomène étant défini en philosophie comme "ce qui apparaît au sujet conscient".
Les termes de phénomène et de phénoménologie se déclinent en de nombreuses acceptions, nous les entendrons ici dans leurs acceptions husserliennes où la phénoménologie est un discours sur les phénomènes mentaux car "elle s'occupe de la conscience". Il s'agit d'une nouvelle "attitude de pensée" qui nous laisse face au "phénomène pur", tel qu'il se donne à la conscience.
Au cours de cette introduction à la phénoménologie de l'hypnose nous décrirons, d'une part, le phénomène hypnotique, et nous instaurerons, d'autre part, un dialogue entre phénoménologie et hypnose.
Nous débuterons donc par l'analyse du phénomène hypnose en nous appuyant sur une démarche phénoménologique. Nous aborderons les notions phénoménologiques d'intentionnalité de la conscience, de mise en parenthèse (épochè), de "réduction", de variation de forme (eidétique), d'intersubjectivité et d'intercorporéité. Au décours de cette description phénoménologique de l'hypnose, nous montrerons ce que l'hypnose a de phénoménologique.
Enfin, nous conclurons en définissant les critères de ce que nous appellerons l’hypnophénoménologie. Il s'agira grâce à l'hypnose d'être phénoménologue, c’est à dire de "rapprendre à voir le monde", selon les mots de Maurice Merleau-Ponty.
Nous montrerons l'intérêt et les limites d'une telle approche hypnophénoménologique en prenant, pour exemple, l’approche hypnophénoménologique de l’allergie.
Objectifs
Décrire la démarche phénoménologique et le phénomène hypnose. Montrer ce que l'hypnose a de phénoménologique. Définir les critères d'une hypnophénoménologie.
"J'ai la haine" : qu'en faire? Dr Yves Doutrelugne. Congrès Mondial d'Hypnose de Paris 2015
La haine est au-delà de la colère. Sentiment violent qui pousse à vouloir du mal à quelqu'un et à se réjouir du mal qui lui arrive, il "brûle" à l'intérieur comme à l'extérieur. Certains patients explosent tous azimuts comme des feux d'artifice de cette haine...
Comment la travaillez-vous? Comment le faites-vous? Exercice de partage d'expériences et d'outils.
La réflexion qui suit, accompagnée de cas cliniques à chaque étape, est quasi un arbre décisionnel, en fonction de ce que répond le patient à chaque étape.
"Ca ne devrait pas exister !" L'acceptation "de ce qui est" est la première étape.
Son passage "de la tête aux tripes" est l'étape suivante. C'est "Le deuxième versant de l'hypnose" décrit par Roustang.
Différencier acceptation et approbation est un autre travail, guidé par André Comte-Sponville (ACS).
Ce qui ne peut être accepté sera combattu... s'il dépend de moi : La fameuse phrase de Marc Aurèle "Accepter ce que je ne peux changer, changer ce qui peut l'être, avec la sagesse de distinguer l'un de l'autre" sera un autre travail.
Vais-je le combattre avec haine? Avec amour diront certains sages? Avec le moins de haine posssible? (Retour à ACS) A quelle vertu correspondrait cette haine? Ou quelle échelle de valeurs sera présente dans ce cas?
Cette réflexion, basée sur des thérapies avec des patients implique le thérapeute. Il parle de lui, ou pas. Dans tous les cas, le premier qui change c'est le thérapeute ; parce qu'il change, le patient change. Et quand le patient change, il change le thérapeute. Nul ne sait jouer le même jeu quand l'autre change le sien... Avec ou sans hypnose, formelle ou non. Chacun faisant ce qu'il peut...
Exercices pratiques
Un cas clinique, un exercice : Une personne exprime sa haine "tous azimuts". Quelles pistes utiliserez-vous pour travailler avec elle et pourquoi?
Objectifs
Le participant sera capable, dans le soin de : Travailler l'acceptation d'approbation. De différencier acceptation de fatalisme. D'utiliser valeurs et échelles de valeurs dans ce contexte de haine.