Lorsqu’ils crient, c’est de colère, de faim, de soif, ou bien encore pour rien. De toute façon, c’est bon pour eux, comme leur premier cri à la naissance, cela défrise leurs alvéoles et améliore la capacité respiratoire. » Daniel ALAGILLE
Chères lectrices, chers lecteurs, Il y a bien des époques et des faits dont on ne se vante pas. Fut une époque, non lointaine, où l’on se gaussait d’avoir le meilleur système de santé du monde dans certains classements. Si cela nous paraît maintenant assez stupéfiant par rapport à un état des lieux contemporain où d’un côté on affaiblit le système hospitalier et libéral, et de l’autre on freine des quatre fers pour ne pas reconnaître les pratiques complémentaires non médicamenteuses dont l’hypnose fait partie ; le souvenir nostalgique de période de gloire ne doit pas nous faire oublier ce que l’on tait. Ce que l’on a tu, c’est le cri de la douleur des enfants opérés durant des décennies. Alors vous allez me demander quel lien cela peut avoir avec l’hypnose ? Laissez-moi vous parler de Anaïs. Elle a 53 ans. Ce n’est pas un détail, d’autant plus que vous avez tous reçu, recevez et recevrez des patients de cet âge jeune (je n’ai jamais compris jusque quel âge on était considéré jeune, chez les médecins visiblement cela se situe jusque 65 ans quand j’entends les remarques des patients que j’adresse à des confrères pourtant bien plus âgés que moi...).
La première fois qu’elle vient me voir il y a six ans, je ne me rappelle plus tellement maintenant pourquoi, mais je garde un souvenir très précis. Lorsque nous avons fait l’expérience de l’hypnose, je me souviens l’avoir particulièrement encouragée, d’une façon inhabituelle, en lui disant : « Allez-y, continuez, vous pouvez le faire, tout va bien. » Pourquoi ? Comme pour la rassurer, avais-je dû ressentir une tension physique chez cette femme « s’enfonçant » en transe dans ce fauteuil moelleux.
A ce moment, je n’en étais nullement conscient, mais il s’est passé « quelque chose ». De cette intuition clinique « sous consciente », faite d’une multitude de signaux non verbaux, qui nous laisse une sensation particulière mentalement, celle d’une alliance thérapeutique qui se mue dans la Présence de l’un à l’autre. Ensuite, nous nous revoyons, elle me parle de ses problèmes sexuels, non pas qu’elle manque de désir, mais se décrit comme enfermée dans son imaginaire. Elle me parle aussi de son stress dans la vie quotidienne, de son recours à l’alcool plus que de raison. Et d’un accident qu’elle a eu, pré-adolescente, en se faisant renverser par une voiture, déconcentrée car très attentive à regarder un beau garçon devant elle... Je la vois, on fait de l’hypnose pour chaque séance, elle me dit que ça lui fait du bien. Mais elle revient, ce qui en soi ne me pose aucun problème, mais je remarque alors qu’elle investit autre chose. Elle se met à me parler de plus en plus de sa vie, de son passé.
Lorsque dans le cadre d’une consultation d’hypnose un patient s’installe dans la relation thérapeutique et que l’on identifie que le transfert s’intensifie, c’est que ce patient nous demande quelque chose et nous donne une piste pour l’aider. Comme le disait Erickson, nos patients nous aident à les aider. Il faut simplement être à l’écoute. C’est justement parfois aussi à ce moment que certains praticiens de l’hypnose, et à raison, leur disent que ce n’est plus leur champ d’action, que « l’hypnose doit soigner en 3-4 séances », qu’ils ne sont « pas psychothérapeutes ». A raison donc, car c’est une humilité juste et raisonnable de définir des limites inhérentes à nos compétences et de ne pas aller au-delà de nos ressources thérapeutiques.
Mais... notre patient, et ici Anaïs, tente de me dire quelque chose dont elle n’est elle-même pas consciente. Alors parfois c’est un « combat thérapeutique », comme aimait à le dire avec malice feu Gérard Salem qui nous invitait à « oser ». Oser dépasser nos propres limitations professionnelles que l’on s’inflige (et avec lesquelles on se protège aussi), oser s’aventurer hors de nos zones de confort. Parfois « il faut savoir sortir du cadre pour y rester », formule Alain Amselek. N’oublions pas que le cadre de nos consultations permet d’établir avec le patient un espace de jeu thérapeutique. Dans un jeu, il y a des règles, il y a des lignes à ne pas dépasser. Mais parfois, parce que vous en êtes pleinement conscient, et parce que l’alliance thérapeutique est suffisamment claire et bien installée, alors je vous encourage à oser faire un pas de côté. A force de regarder la route thérapeutique du même point de vue nous fatiguons notre vision et renforçons notre propension à une certaine obsessionnalité contrôlante dans l’exercice de notre art... et nous ne voyons pas de nouvelles choses.
Avec Anaïs alors je m’interroge avec beaucoup de perplexité sur pourquoi il s’est passé quelque chose lors de la première induction. Elle me le décrit : « Je me suis sentie m’enfoncer dans le fauteuil. Au début j’ai eu peur, car j’avais un poids sur la poitrine. Comme si on m’appuyait dessus. J’ai hésité à aller plus loin. Mais j’ai entendu votre silence, et j’ai senti que vous étiez attentif à moi. Et puis vous m’avez encouragée, en me disant que je pouvais le faire. J’avais le choix. Et alors vraiment je me suis absorbée dans le fauteuil, c’était une sensation incroyable, qui m’a fait tellement de bien. »
Depuis cette séance nous avons exploré bon nombre de sujets. Et un jour, les nombreuses pistes et sujets soulevés dans cet accompagnement thérapeutique deviennent convergents. Rappelez-vous... son accident de la voie publique en regardant un garçon, ses difficultés sexuelles, l’alcool... Bien sûr, nous avons creusé le sujet du traumatisme de cet accident. La scène où elle est à l’hôpital et est examinée par une cohorte de confrères qui soulèvent le drap pour regarder son genou, tandis que cette jeune fille se sent dénudée et exposée dans son lit. Ce syndrome dissociatif où ses émotions se tiennent à distance de ses défenses mentalisantes. C’était séduisant pour expliquer une corrélation entre ses difficultés sexuelles et son trauma survenu dans le contexte de ce beau garçon qu’elle regardait. Mais insuffisant. Il manquait quelque chose. Combien de fois avons-nous tourné autour du « troumatisme » (expression de Jacques Lacan) ? …
Lire la suite...
Chères lectrices, chers lecteurs, Il y a bien des époques et des faits dont on ne se vante pas. Fut une époque, non lointaine, où l’on se gaussait d’avoir le meilleur système de santé du monde dans certains classements. Si cela nous paraît maintenant assez stupéfiant par rapport à un état des lieux contemporain où d’un côté on affaiblit le système hospitalier et libéral, et de l’autre on freine des quatre fers pour ne pas reconnaître les pratiques complémentaires non médicamenteuses dont l’hypnose fait partie ; le souvenir nostalgique de période de gloire ne doit pas nous faire oublier ce que l’on tait. Ce que l’on a tu, c’est le cri de la douleur des enfants opérés durant des décennies. Alors vous allez me demander quel lien cela peut avoir avec l’hypnose ? Laissez-moi vous parler de Anaïs. Elle a 53 ans. Ce n’est pas un détail, d’autant plus que vous avez tous reçu, recevez et recevrez des patients de cet âge jeune (je n’ai jamais compris jusque quel âge on était considéré jeune, chez les médecins visiblement cela se situe jusque 65 ans quand j’entends les remarques des patients que j’adresse à des confrères pourtant bien plus âgés que moi...).
La première fois qu’elle vient me voir il y a six ans, je ne me rappelle plus tellement maintenant pourquoi, mais je garde un souvenir très précis. Lorsque nous avons fait l’expérience de l’hypnose, je me souviens l’avoir particulièrement encouragée, d’une façon inhabituelle, en lui disant : « Allez-y, continuez, vous pouvez le faire, tout va bien. » Pourquoi ? Comme pour la rassurer, avais-je dû ressentir une tension physique chez cette femme « s’enfonçant » en transe dans ce fauteuil moelleux.
A ce moment, je n’en étais nullement conscient, mais il s’est passé « quelque chose ». De cette intuition clinique « sous consciente », faite d’une multitude de signaux non verbaux, qui nous laisse une sensation particulière mentalement, celle d’une alliance thérapeutique qui se mue dans la Présence de l’un à l’autre. Ensuite, nous nous revoyons, elle me parle de ses problèmes sexuels, non pas qu’elle manque de désir, mais se décrit comme enfermée dans son imaginaire. Elle me parle aussi de son stress dans la vie quotidienne, de son recours à l’alcool plus que de raison. Et d’un accident qu’elle a eu, pré-adolescente, en se faisant renverser par une voiture, déconcentrée car très attentive à regarder un beau garçon devant elle... Je la vois, on fait de l’hypnose pour chaque séance, elle me dit que ça lui fait du bien. Mais elle revient, ce qui en soi ne me pose aucun problème, mais je remarque alors qu’elle investit autre chose. Elle se met à me parler de plus en plus de sa vie, de son passé.
Lorsque dans le cadre d’une consultation d’hypnose un patient s’installe dans la relation thérapeutique et que l’on identifie que le transfert s’intensifie, c’est que ce patient nous demande quelque chose et nous donne une piste pour l’aider. Comme le disait Erickson, nos patients nous aident à les aider. Il faut simplement être à l’écoute. C’est justement parfois aussi à ce moment que certains praticiens de l’hypnose, et à raison, leur disent que ce n’est plus leur champ d’action, que « l’hypnose doit soigner en 3-4 séances », qu’ils ne sont « pas psychothérapeutes ». A raison donc, car c’est une humilité juste et raisonnable de définir des limites inhérentes à nos compétences et de ne pas aller au-delà de nos ressources thérapeutiques.
Mais... notre patient, et ici Anaïs, tente de me dire quelque chose dont elle n’est elle-même pas consciente. Alors parfois c’est un « combat thérapeutique », comme aimait à le dire avec malice feu Gérard Salem qui nous invitait à « oser ». Oser dépasser nos propres limitations professionnelles que l’on s’inflige (et avec lesquelles on se protège aussi), oser s’aventurer hors de nos zones de confort. Parfois « il faut savoir sortir du cadre pour y rester », formule Alain Amselek. N’oublions pas que le cadre de nos consultations permet d’établir avec le patient un espace de jeu thérapeutique. Dans un jeu, il y a des règles, il y a des lignes à ne pas dépasser. Mais parfois, parce que vous en êtes pleinement conscient, et parce que l’alliance thérapeutique est suffisamment claire et bien installée, alors je vous encourage à oser faire un pas de côté. A force de regarder la route thérapeutique du même point de vue nous fatiguons notre vision et renforçons notre propension à une certaine obsessionnalité contrôlante dans l’exercice de notre art... et nous ne voyons pas de nouvelles choses.
Avec Anaïs alors je m’interroge avec beaucoup de perplexité sur pourquoi il s’est passé quelque chose lors de la première induction. Elle me le décrit : « Je me suis sentie m’enfoncer dans le fauteuil. Au début j’ai eu peur, car j’avais un poids sur la poitrine. Comme si on m’appuyait dessus. J’ai hésité à aller plus loin. Mais j’ai entendu votre silence, et j’ai senti que vous étiez attentif à moi. Et puis vous m’avez encouragée, en me disant que je pouvais le faire. J’avais le choix. Et alors vraiment je me suis absorbée dans le fauteuil, c’était une sensation incroyable, qui m’a fait tellement de bien. »
Depuis cette séance nous avons exploré bon nombre de sujets. Et un jour, les nombreuses pistes et sujets soulevés dans cet accompagnement thérapeutique deviennent convergents. Rappelez-vous... son accident de la voie publique en regardant un garçon, ses difficultés sexuelles, l’alcool... Bien sûr, nous avons creusé le sujet du traumatisme de cet accident. La scène où elle est à l’hôpital et est examinée par une cohorte de confrères qui soulèvent le drap pour regarder son genou, tandis que cette jeune fille se sent dénudée et exposée dans son lit. Ce syndrome dissociatif où ses émotions se tiennent à distance de ses défenses mentalisantes. C’était séduisant pour expliquer une corrélation entre ses difficultés sexuelles et son trauma survenu dans le contexte de ce beau garçon qu’elle regardait. Mais insuffisant. Il manquait quelque chose. Combien de fois avons-nous tourné autour du « troumatisme » (expression de Jacques Lacan) ? …
Lire la suite...
Dr ADRIAN CHABOCHE
Spécialiste en médecine générale et globale au Centre Vitruve. Il est praticien attaché au Centre de traitement de la douleur CHU Ambroise- Paré. Il enseigne au sein du DU Hypnoanalgésie et utilisation de techniques non pharmacologiques dans le traitement de la douleur, Université de Versailles.
Commandez la Revue Hypnose et Thérapies Brèves 68
- Julien Betbèze, rédacteur en chef, nous présente dans son édito le contenu de ce n°68 :
Comment devenir un meilleur thérapeute ?
Cette question est au centre de notre pratique, elle implique la « présence » du thérapeute dans une approche centrée sur le corps relationnel, ainsi que la mise en place d’évaluations visant à améliorer la qualité du lien thérapeutique.
. François Cartault nous montre comment le travail sur le deuil implique de retrouver la relation perdue comme étape initiale avant de développer l’autonomie de la personne endeuillée. Dans la séance présentée, le questionnement narratif met en évidence l’importance de décrire les différences et les points communs entre les sujets pour enrichir et faire perdurer la relation.
. Solen Montanari nous décrit la situation d’Elisa, 14 ans, qui a perdu toute confiance, un « truc » l’empêchant de lâcher prise dans la relation de soin. Selon l’approche TLMR (Thérapie du lien et des mondes relationnels) qu’elle pratique, elle intègre sa propre résonance (image d’un iceberg et vécu de chair de poule) pour co-construire un imaginaire partagé où le thérapeute et Elisa regardent ensemble la scène et en ressentent les effets sous forme d’une expérience unique.
. Sylvie Le Pelletier-Beaufond nous fait part de son expérience des séances d’hypnose partagées avec François Roustang. Elle souligne l’importance de la ''présence'' pour François Roustang dans sa manière de constituer une relation thérapeutique. Elle rappelle le principe qui gouverne sa pensée, l’existence de deux registres distincts : une forme discontinue correspondant à la dimension de l’individualité, et une forme continue, un fond, constitué de l’ensemble du système relationnel correspondant à la dimension de la singularité.
Ces trois auteurs mettent en scène ce qui est au centre de l’utilisation de l’hypnose en thérapie : le développement d’un processus coopératif où la présence du thérapeute est renforcée par le fait que ce dernier ne pense pas à la place du sujet.
. Grégoire Vitry et ses collaborateurs nous montrent comment la participation de chaque thérapeute à un réseau d’évaluation de sa propre pratique (Réseau SYPRENE) favorise une amélioration de notre pratique. Dans ce travail de recherche portant sur les effets de l’évaluation de l’alliance thérapeutique et de l’état de bien-être, nous comprenons l’importance de tenir compte de la perception du sujet et de partager avec nos pairs.
- L’édito de Gérard Ostermann dans l’Espace Douleur Douceur souligne l’importance de la capacité du thérapeute à faire un « pas de côté » pour rendre l’hypnose vivante dans les soins.
- Chirurgie maxillo-faciale en mission humanitaire, un article de Christine ALLARY
- Olivier de Palezieux nous parle du placebo
- Corps et espace sécure: changer le monde du patient par Jean-François DESJARDINS
- Dans le dossier consacré aux addictions, une constante est l’absence de confiance dans la relation humaine. Les trois auteurs, Maxime Devars, Anne Surrault et Nathalie Denis, nous proposent différentes manières de se libérer des symptômes bloqueurs de la relation (hyperactivité dans l’anorexie, conduite automatique chez le fumeur). Ils s’appuyent sur leur créativité et un imaginaire donnant toute sa place à la stratégie pour que les sujets puissent se réapproprier leur responsabilité dans le soin.
Nous retrouvons la qualité des chroniques habituelles, l’humour de Stefano et Muhuc, les situations cliniques richement décrites par Sophie Cohen, Adrian Chaboche et Nicolas D’Inca : à lire et à se laisser imprégner.
Ce numéro rend également hommage au Professeur Peter B. Bloom, ancien président de l’ISH qui vient de nous quitter le 10 septembre 2022 à l’âge de 86 ans. Dans une interview donnée à Gérard Fitoussi, il souligne l’importance de la créativité dans notre pratique et son espoir que l’hypnose continue à favoriser les rencontres et à nous faire partager des histoires de vie.
Crédit photo © Michel Eisenlohr
Comment devenir un meilleur thérapeute ?
Cette question est au centre de notre pratique, elle implique la « présence » du thérapeute dans une approche centrée sur le corps relationnel, ainsi que la mise en place d’évaluations visant à améliorer la qualité du lien thérapeutique.
. François Cartault nous montre comment le travail sur le deuil implique de retrouver la relation perdue comme étape initiale avant de développer l’autonomie de la personne endeuillée. Dans la séance présentée, le questionnement narratif met en évidence l’importance de décrire les différences et les points communs entre les sujets pour enrichir et faire perdurer la relation.
. Solen Montanari nous décrit la situation d’Elisa, 14 ans, qui a perdu toute confiance, un « truc » l’empêchant de lâcher prise dans la relation de soin. Selon l’approche TLMR (Thérapie du lien et des mondes relationnels) qu’elle pratique, elle intègre sa propre résonance (image d’un iceberg et vécu de chair de poule) pour co-construire un imaginaire partagé où le thérapeute et Elisa regardent ensemble la scène et en ressentent les effets sous forme d’une expérience unique.
. Sylvie Le Pelletier-Beaufond nous fait part de son expérience des séances d’hypnose partagées avec François Roustang. Elle souligne l’importance de la ''présence'' pour François Roustang dans sa manière de constituer une relation thérapeutique. Elle rappelle le principe qui gouverne sa pensée, l’existence de deux registres distincts : une forme discontinue correspondant à la dimension de l’individualité, et une forme continue, un fond, constitué de l’ensemble du système relationnel correspondant à la dimension de la singularité.
Ces trois auteurs mettent en scène ce qui est au centre de l’utilisation de l’hypnose en thérapie : le développement d’un processus coopératif où la présence du thérapeute est renforcée par le fait que ce dernier ne pense pas à la place du sujet.
. Grégoire Vitry et ses collaborateurs nous montrent comment la participation de chaque thérapeute à un réseau d’évaluation de sa propre pratique (Réseau SYPRENE) favorise une amélioration de notre pratique. Dans ce travail de recherche portant sur les effets de l’évaluation de l’alliance thérapeutique et de l’état de bien-être, nous comprenons l’importance de tenir compte de la perception du sujet et de partager avec nos pairs.
- L’édito de Gérard Ostermann dans l’Espace Douleur Douceur souligne l’importance de la capacité du thérapeute à faire un « pas de côté » pour rendre l’hypnose vivante dans les soins.
- Chirurgie maxillo-faciale en mission humanitaire, un article de Christine ALLARY
- Olivier de Palezieux nous parle du placebo
- Corps et espace sécure: changer le monde du patient par Jean-François DESJARDINS
- Dans le dossier consacré aux addictions, une constante est l’absence de confiance dans la relation humaine. Les trois auteurs, Maxime Devars, Anne Surrault et Nathalie Denis, nous proposent différentes manières de se libérer des symptômes bloqueurs de la relation (hyperactivité dans l’anorexie, conduite automatique chez le fumeur). Ils s’appuyent sur leur créativité et un imaginaire donnant toute sa place à la stratégie pour que les sujets puissent se réapproprier leur responsabilité dans le soin.
Nous retrouvons la qualité des chroniques habituelles, l’humour de Stefano et Muhuc, les situations cliniques richement décrites par Sophie Cohen, Adrian Chaboche et Nicolas D’Inca : à lire et à se laisser imprégner.
Ce numéro rend également hommage au Professeur Peter B. Bloom, ancien président de l’ISH qui vient de nous quitter le 10 septembre 2022 à l’âge de 86 ans. Dans une interview donnée à Gérard Fitoussi, il souligne l’importance de la créativité dans notre pratique et son espoir que l’hypnose continue à favoriser les rencontres et à nous faire partager des histoires de vie.
Crédit photo © Michel Eisenlohr