P. VILLIEN
L'oeuvre de Gregory BATESON est quantitativement importante (45 années de travaux et de publications), apparemment diverse dans ses préoccupations (biologie, génétique, anthropologie, ethnologie, écologie, épistémologie et sociologie), d'accès difficile parfois (refus de toute compromission dans la forme pour garantir le fond, absence de redondance des écrits, style résolument scientifique), et n'a pas connu la reconnaissance de ses pairs.
BATESON n'a pas créé d'école ou de courant de pensée (il a mis semble-t-il un point d'honneur à saboter toute possibilité dans ce sens), n'a pas eu d'élève ou de disciple, véritable franc tireur du monde scientifique. Il laisse pourtant une approche systémique de la relation et de son dysfonctionnement avec une assise théorique venant involontairement se marier avec celle de Milton ERICKSON. Opposés, complémentaires, semblables, ils furent cela en même temps. Ils se sont connus très tôt, ne se fréquentaient qu'avec beaucoup de prudence, s'appréciaient et pouvaient être si éloignés qu'il fallut la médiation d'un groupe tampon pour servir de passerelle entre leurs travaux. Plus qu'une histoire d'ego, il s'agissait d'abord d'une vision du monde différente et d'une épistémologie étrangère l'une à l'autre. Etonnamment, ils laissent pourtant un leg commun aux professionnels du lien.
Quel est-il ? Quelle fut la nature de leur rencontre, se sont-ils influencés l'un l'autre, se sont-ils même compris ? A partir de la trajectoire et des travaux de BATESON, nous envisagerons ces différentes questions et tenterons de mettre à sa juste place le génial anthropologue anglais.
L'oeuvre de Gregory BATESON est quantitativement importante (45 années de travaux et de publications), apparemment diverse dans ses préoccupations (biologie, génétique, anthropologie, ethnologie, écologie, épistémologie et sociologie), d'accès difficile parfois (refus de toute compromission dans la forme pour garantir le fond, absence de redondance des écrits, style résolument scientifique), et n'a pas connu la reconnaissance de ses pairs.
BATESON n'a pas créé d'école ou de courant de pensée (il a mis semble-t-il un point d'honneur à saboter toute possibilité dans ce sens), n'a pas eu d'élève ou de disciple, véritable franc tireur du monde scientifique. Il laisse pourtant une approche systémique de la relation et de son dysfonctionnement avec une assise théorique venant involontairement se marier avec celle de Milton ERICKSON. Opposés, complémentaires, semblables, ils furent cela en même temps. Ils se sont connus très tôt, ne se fréquentaient qu'avec beaucoup de prudence, s'appréciaient et pouvaient être si éloignés qu'il fallut la médiation d'un groupe tampon pour servir de passerelle entre leurs travaux. Plus qu'une histoire d'ego, il s'agissait d'abord d'une vision du monde différente et d'une épistémologie étrangère l'une à l'autre. Etonnamment, ils laissent pourtant un leg commun aux professionnels du lien.
Quel est-il ? Quelle fut la nature de leur rencontre, se sont-ils influencés l'un l'autre, se sont-ils même compris ? A partir de la trajectoire et des travaux de BATESON, nous envisagerons ces différentes questions et tenterons de mettre à sa juste place le génial anthropologue anglais.