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Une hypnose humaniste. Dr Adrian CHABOCHE pour la Revue Hypnose & Thérapies brèves n°71.


« Le centre, la base la plus profonde de la nature humaine, (...) est naturellement positif, est fondamentalement socialisé, dirigé vers l’avant, rationnel et réaliste. » Carl ROGERS (1902-1987).



Quelque chose m’a toujours questionné concernant l’hypnose, c’est de ne retrouver ni Milton Erickson ni son travail dans le champ du courant dit « humaniste » de la psychologie. Pour mémoire, on y trouve Jacob Levy Moreno, instigateur du psychodrame, Abraham Maslow (aussi à l’origine de la fameuse pyramide des besoins), Carl Rogers, « père » de la psychologie humaniste, Alexander Lowen qui est un des pionniers des approches psychocorporelles, Roger Vittoz et sa fameuse méthode, Irvin Yalom, et même Alfonso Caycedo, fondateur de la sophrologie bien sûr.

Dans la philosophie de Carl Rogers, toute personne a naturellement une orientation positive, l’envie d’apprendre, de s’autonomiser, de mûrir et de vivre en harmonie avec les autres. Seulement, certaines ont plus de mal à y parvenir que d’autres. Il faut alors les aider. Pour cela, les trois piliers de l’« approche centrée patient », qu’il a posée dès les années 1950 et qui tend encore de nos jours à pousser notre médecine vers plus d’humanisme, sont : la considération positive inconditionnelle du patient, l’empathie, et la congruence définie comme la capacité du thérapeute à prendre conscience du flux des sentiments et émotions qui le traversent. Au lendemain d’une des pires guerres de toute notre Histoire, il a fallu défendre ces valeurs bien âprement. Mais quelle pensée fabuleusement pleine d’espoir pour l’être humain !

A lire comme cela, n’y voyons pas une proximité significative avec l’hypnose que nous connaissons ? N’en déplaise à certains qui soutiennent un courant dit d’« hypnose humaniste » qui serait spécifique, je crains que l’essence même de l’hypnose contemporaine, que nous devons historiquement en très large majorité aux travaux de Milton Erickson, soit fondamentalement humaniste. Comme il le disait lui-même : « C’est le patient qui a la solution. Nous ne faisons que créer un contexte favorable à ces changements. » Et si je me trompe ce serait volontiers d’en recevoir vos com - mentaires enrichissants !

Pourquoi est-ce si important ? Ce n’est pas tant pour apporter de la reconnaissance à Erickson, étant décédé d’une part, paix à son âme, et d’autre part, de principe il s’est grandement abstenu de rendre ce qu’il a transmis dogmatique, et donc encore moins l’enfermer dans un cadre. Mais avec l’hypnose nous abordons nos patients en considérant que ce sont bien leurs ressources qui vont les aider davantage que de leur dire quoi faire. Avec empathie nous nous rapprochons au plus près de leur expérience singulière. Avec cette congruence, nous sommes à l’écoute de ce qui entre en résonance en nous pour les guider par des suggestions indirectes non dirigistes. On y retrouve bien les piliers de l’approche centrée patient. Alors, les praticiens de l’hypnose sont confrontés à de curieuses réactions dans leur environnement. Dont on ne parle qu’assez peu. Le secret du colloque singulier de la consultation, dans la pièce du cabinet, où deux humains se rencontrent seuls... à l’abri des oreilles de confrères ou consoeurs qui seraient bien étonné(e)s parfois de nos drôles de paroles ! Et lorsque l’un de vous se risque à en discuter confraternellement, c’est parfois surprenant. Florilège...
« Mais ce n’est pas dans les recommandations de lui dire ça ?
- Non, en effet, je ne l’ai lu nulle part...
- Et tu n’as pas de diagnostic, du coup ?
- Eh bien... dans un coin de mon esprit. Mais pour l’aider aujourd’hui, j’ai eu besoin de ne pas y penser trop.
- Ah bon ? Mais comment peux-tu être sûr de ton traitement alors ?
- Disons que... je lui fais davantage confiance, au patient.
- Oui, mais il n’en sait rien le patient, c’est le professionnel qui est compétent !
- Je suis pas si sûr...
- Ben, t’as pas l’air sûr de grand
-chose !
- Oui, ça m’aide beaucoup.
- Pourquoi donc ?
- Parce que si j’étais si certain de tout savoir, alors je pense que j’en viendrais à oublier qu’on ne sait pas tout et que ce sont nos patients qui nous ont toujours appris et qui continueront de nous apprendre le plus, puisque ce sont eux que nous observons pour en savoir plus.
- (Silence gêné)... »

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Dr Adrian CHABOCHE

Spécialiste en médecine générale et globale au Centre Vitruve. Il est praticien attaché au Centre de traitement de la douleur CHU Ambroise- Paré. Il enseigne au sein du DU Hypnoanalgésie et utilisation de techniques non pharmacologiques dans le traitement de la douleur, Université de Versailles.

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Rédigé le 22/07/2024 à 15:09 | Lu 183 fois | 0 commentaire(s) modifié le 22/07/2024

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