Combien de patients se plaignent de ne pas trouver leur place ? Ou de ne pas se sentir à la bonne place ?
Certains se sentent exclus, d’autres trouvent que leur collègue, patron ou com - pagne est trop intrusif dans la relation ou au contraire trop distant. Comment permettre au patient en hypnose d’agir sur ces comportements et les interactions relationnelles ? Avec les différents outils utilisés en hypnose, on peut intervenir par rapport aux représentations mentales, aux croyances, aux sensations corporelles, aux émotions. Voici un outil dont l’objectif est de travailler les relations, plutôt les interactions entre les individus et induire un changement de distance, de place, de comportement entre le patient et son entourage. Cet exercice est un mélange d’une variante de la technique des mains de Rossi et d’un travail créatif imaginaire en utilisant l’image des planètes et de leur distance les unes avec les autres comme métaphore des distances relationnelles entre humains.
DANS QUELLES CIRCONSTANCES ?
J’utilise cette technique quand le patient exprime clairement des difficultés relationnelles, que ce soit dans le cadre familial, professionnel ou social en général, mais parfois c’est aussi quand je repère une difficulté relationnelle, de proxémie (appelée également distance de sécurité), le patient ne réalisant pas de façon consciente que sa souffrance puisse être liée en partie à son comportement avec son entourage, à la distance trop proche ou trop éloignée qu’il met avec les autres.
Et pour dépister ceci, il importe de bien observer le patient par des indices extérieurs simples, ne serait- ce que dans la salle d’attente ou dans la façon dont il vous dit bonjour, vous serre la main, rentre dans le cabinet, s’approche de vous, s’installe sur sa chaise, etc. Pour symboliser la place qu’il occupe dans l’espace, je vais employer le terme de volume extérieur. On peut dire que son « volume extérieur » est trop grand quand il est trop proche en général des autres (patient « envahissant » pour les autres, autrement dit avec une proxémie ou distance de sécurité trop petite pour les autres).
C’est le genre de patient repéré facilement dans la salle d’attente qui va occuper deux places, il « s’étale » ou amène deux valises ou tout le matériel à tricoter par exemple, parle haut et fort dans la salle d’attente aux autres patients qu’il ne connaît pas, ou qui vous appelle par votre prénom, pose des questions indiscrètes, est familier, etc. Au contraire, quand son volume extérieur est trop petit, c’est plutôt quelqu’un « d’effacé », qui ne prend pas de place, assis au bout de sa chaise par exemple, mal installé ou caché dans la salle d’attente, ou qui vous serre la main du bout des doigts, vous regarde à peine, parle de façon à peine audible, supporte mal qu’on l’examine, etc.
Donc, quand la distance avec les autres est soit trop proche soit trop grande sans qu’il en soit conscient, mais par contre qu’il se plaint de problèmes affectifs, ou de problème de domination de l’autre, d’être harcelé, d’être « mis au placard », qu’il en souffre, qu’il exprime des difficultés relationnelles sans comprendre pourquoi, c’est une excellente indication pour se servir de cette technique simple.
COMMENT RÉDUIRE UN « VOLUME EXTÉRIEUR TROP GRAND »
Pour illustrer mon propos, trois exemples de patientes avec « volume extérieur trop grand »...
- Madame A., 53 ans, veut retrouver son énergie d’avant, sa pêche, sa joie de vivre, la « Catherine d’avant », se dit dépressive. Je la connais depuis plusieurs années en tant que médecin généraliste. Elle désire faire de l’hypnose dans cet objectif. Elle est très envahissante, commence toujours la consultation dans le couloir, me fait des remarques de séduction sur ma tenue, me donne des conseils de visite culturelle, de voyage, de concerts, et en fin de consultation reste assise à discuter de tout et de rien, je n’arrive pas à la faire sortir du cabinet à la fin de la consultation. Elle change régulièrement de psychiatres. Professionnellement, elle a été « mise au placard » car, on peut le penser, sa hiérarchie et ses collègues ne supportent plus son côté envahissant. Clairement, elle ne connaît pas la bonne distance avec les autres, et ne ressent que le rejet de la part des autres.
- Madame B., 73 ans, après le suicide de son fils il y a plus de dix ans, a gardé une relation très proche avec sa bellefille et ses petits-enfants. Elle passe toutes les vacances avec eux. Sa belle-fille a une nouvelle relation depuis trois ans qu’elle encourage, et rassure les petits-enfants au sujet du nouveau compagnon et de cette relation. Elle réalise par l’attitude et les remarques de son petit-fils de 13 ans que celui-ci a moins besoin d’elle, « qu’il est grand, qu’il sait », comme il le lui dit actuellement. Elle réalise également qu’elle se force à jouer ce rôle très proche, très protecteur et que finalement, maintenant qu’ils ont moins besoin d’elle, elle a besoin de vivre pour elle, mais en a-t-elle le droit ? Cet exercice ainsi que la discussion que nous avons ensemble va totalement la déculpabiliser, et lui permettre de « lâcher » un peu et de « changer de route » pour retrouver plus de liberté tout en restant l’adorable grand-mère et belle-mère qu’elle est. Elle dira au sortir de l’exercice : « Je n’en ai plus envie, j’ai envie d’autre chose maintenant. »
- Madame C., 35 ans, douloureuse chronique, notamment d’une sciatique qui l’oblige à rester debout partout, au travail, en salle d’attente, à la terrasse du café. Elle ne s’assoit jamais, donc ne passe pas inaperçue, ce qui est probablement le but non conscient. On la remarque, elle qui pense s’effacer, se « sacrifier » pour son mari notamment. Elle a choisi volontairement un mari très gravement malade, et développe au bout de quelques années ce syndrome douloureux chronique. Elle en veut à son mari et voudrait exister. Sa souffrance physique est peut-être un moyen d’exister et également (elle me le dira lors d’une autre séance) de s’auto-punir, promesse qu’elle s’est faite dans l’enfance. Cet exercice va déclencher pour elle en cours de séance une bouffée émotionnelle, elle se voit « proche d’un trou noir, prête à être engloutie ». On continuera l’exercice en travaillant sur l’émotion intense présente en l’aidant par le ressenti corporel et la recherche de ses ressources internes à transformer ses sensations en calme et en apaisement.
Concernant les patients avec un volume extérieur trop petit, donc de proxémie trop grande, qui mettent donc beaucoup de distance avec les autres personnes et qui se plaignent de façon paradoxale de sentiment de solitude, d’isolement, de peur d’abandon, il s’agira de créer du lien, avec des suggestions en ce sens : d’observer la façon dont les planètes interagissent les unes avec les autres, comment elles trouvent la bonne distance, voire même de visualiser un lien entre. Cet exercice est un exercice parmi d’autres dans le cadre de la thérapie. Pion après pion, domino après domino, faire tomber les barrières psychologiques, sauter les obstacles, construire autre chose, refaire du lien, mettre de la distance, trouver sa place parmi les autres, ou trouver sa place tout court...
L’exercice en lui-même : il s’agit d’une trame, ajustable, transformable à souhait. Cela peut être une métaphore des atomes, des ions, des cations, etc. Après l’installation plutôt tonique (position « tabouret ») pour permettre la liberté de mouvement, assis ou debout (comme pour Mme C.), les pieds bien ancrés au sol, et en mettant les mains à hauteur des épaules, les paumes de main face à face : « Positionnez les mains comme si... elles tiennent une boule... une sphère... transparente... avec un espace... de vide à l’intérieur... comme le vide intersidéral. Observez cet espace à l’intérieur... (induction par focalisation visuelle et catalepsie des bras et des mains)... après une grande inspiration, les paupières peuvent se fermer sur l’expiration, tout en gardant derrière l’écran des paupières l’image de cette sphère... qui peut représenter par exemple notre galaxie... ou une autre galaxie... J’invite cette partie de vous très attentive, qui observe, à imaginer... à vous représenter... à faire entrer à l’intérieur... une planète qui représente votre planète... avec sa forme... sa taille... sa couleur, peut-être des anneaux autour... et d’observer la façon dont elle se déplace... ou si elle reste stable. Quand c’est fait, la tête me fait un petit signe... c’est bien (signaling permettant de savoir où en est le patient). Et puis, tranquillement, à votre rythme, juste comme ça, laissez cette partie créative de votre esprit faire venir, faire entrer dans cet espace la planète qui représente votre mari (ou patron, ou mère, etc.)... et observer sa taille... sa forme... sa couleur... ainsi que la distance par rapport à votre planète...
Et quand c’est fait, la tête me fait un signe... C’est bien... d’observer comment elles se déplacent l’une par rapport à l’autre, si elles s’attirent, se repoussent, tournent l’une autour de l’autre... et d’observer si cette distance est correcte, si elle vous convient... s’il y a quelque chose à changer... à modifier... de sorte que tout soit à la bonne place... à la juste place... de trouver la bonne distance, toujours pour que ce soit le mieux pour vous... » Dès que vous percevez qu’il y a un ou plusieurs signes de malaise corporel, que ce soit des « minimal cues », ou que le patient bouge, il faut intervenir pour savoir ce qu’il se passe :
- Thérapeute : « Et là, c’est comment, là ? Qu’est-ce qu’il se passe ?
- Patient : Elle est trop proche de la mienne (externalisation du problème dans l’espace entre les mains).
- Th. : Oui, et qu’est-ce qu’il se passe là, dans le corps ? (Objectif : le ramener aux sensat ions pour internal iser le problème.)
- P. : Je ne sais pas.
- Th. : C’est où ?
- P. : Je ne sais pas.
- Th. : Observez... Peut-être une sensation... dans les mains... ou dans le corps : en haut, au milieu, en bas ?
- P. : ... En haut, la tête...
- Th. : Oui, en haut... Ça fait quoi ?
- P. : ???
- Th. : Ben, je ne sais pas moi... peut-être que ça chauffe... ça pique... Ça fait un poids ?
- P. : Oui, ça tourbillonne (internalisation sensation problème).
- Th. : Oui, OK. Et qu’est-ce qu’il faudrait faire ?
- P. : M’éloigner (solution).
- Th. : D’accord, faites ça... laissez votre planète s’éloigner... et quand c’est fait, la tête me fait un petit signe.
- P. : Signe de tête. Externalisation de la solution.
- Th. : Bien... très bien... et là, c’est comment ?
- P. : C’est mieux (mise en place du changement).
- Th. : Mieux comment ? Y a quoi ?
- P. : C’est plus léger (sensation).
- Th. : Plus léger... c’est bien (ratification). Prenez le temps d’observer ça, cette légèreté... C’est où ?
- P. : Au milieu (internalisation de la sensation).
- Th. : Au milieu... très bien... Est-ce que c’est convenable comme ça ?
Pour lire la suite et commander la revue...
Certains se sentent exclus, d’autres trouvent que leur collègue, patron ou com - pagne est trop intrusif dans la relation ou au contraire trop distant. Comment permettre au patient en hypnose d’agir sur ces comportements et les interactions relationnelles ? Avec les différents outils utilisés en hypnose, on peut intervenir par rapport aux représentations mentales, aux croyances, aux sensations corporelles, aux émotions. Voici un outil dont l’objectif est de travailler les relations, plutôt les interactions entre les individus et induire un changement de distance, de place, de comportement entre le patient et son entourage. Cet exercice est un mélange d’une variante de la technique des mains de Rossi et d’un travail créatif imaginaire en utilisant l’image des planètes et de leur distance les unes avec les autres comme métaphore des distances relationnelles entre humains.
DANS QUELLES CIRCONSTANCES ?
J’utilise cette technique quand le patient exprime clairement des difficultés relationnelles, que ce soit dans le cadre familial, professionnel ou social en général, mais parfois c’est aussi quand je repère une difficulté relationnelle, de proxémie (appelée également distance de sécurité), le patient ne réalisant pas de façon consciente que sa souffrance puisse être liée en partie à son comportement avec son entourage, à la distance trop proche ou trop éloignée qu’il met avec les autres.
Et pour dépister ceci, il importe de bien observer le patient par des indices extérieurs simples, ne serait- ce que dans la salle d’attente ou dans la façon dont il vous dit bonjour, vous serre la main, rentre dans le cabinet, s’approche de vous, s’installe sur sa chaise, etc. Pour symboliser la place qu’il occupe dans l’espace, je vais employer le terme de volume extérieur. On peut dire que son « volume extérieur » est trop grand quand il est trop proche en général des autres (patient « envahissant » pour les autres, autrement dit avec une proxémie ou distance de sécurité trop petite pour les autres).
C’est le genre de patient repéré facilement dans la salle d’attente qui va occuper deux places, il « s’étale » ou amène deux valises ou tout le matériel à tricoter par exemple, parle haut et fort dans la salle d’attente aux autres patients qu’il ne connaît pas, ou qui vous appelle par votre prénom, pose des questions indiscrètes, est familier, etc. Au contraire, quand son volume extérieur est trop petit, c’est plutôt quelqu’un « d’effacé », qui ne prend pas de place, assis au bout de sa chaise par exemple, mal installé ou caché dans la salle d’attente, ou qui vous serre la main du bout des doigts, vous regarde à peine, parle de façon à peine audible, supporte mal qu’on l’examine, etc.
Donc, quand la distance avec les autres est soit trop proche soit trop grande sans qu’il en soit conscient, mais par contre qu’il se plaint de problèmes affectifs, ou de problème de domination de l’autre, d’être harcelé, d’être « mis au placard », qu’il en souffre, qu’il exprime des difficultés relationnelles sans comprendre pourquoi, c’est une excellente indication pour se servir de cette technique simple.
COMMENT RÉDUIRE UN « VOLUME EXTÉRIEUR TROP GRAND »
Pour illustrer mon propos, trois exemples de patientes avec « volume extérieur trop grand »...
- Madame A., 53 ans, veut retrouver son énergie d’avant, sa pêche, sa joie de vivre, la « Catherine d’avant », se dit dépressive. Je la connais depuis plusieurs années en tant que médecin généraliste. Elle désire faire de l’hypnose dans cet objectif. Elle est très envahissante, commence toujours la consultation dans le couloir, me fait des remarques de séduction sur ma tenue, me donne des conseils de visite culturelle, de voyage, de concerts, et en fin de consultation reste assise à discuter de tout et de rien, je n’arrive pas à la faire sortir du cabinet à la fin de la consultation. Elle change régulièrement de psychiatres. Professionnellement, elle a été « mise au placard » car, on peut le penser, sa hiérarchie et ses collègues ne supportent plus son côté envahissant. Clairement, elle ne connaît pas la bonne distance avec les autres, et ne ressent que le rejet de la part des autres.
- Madame B., 73 ans, après le suicide de son fils il y a plus de dix ans, a gardé une relation très proche avec sa bellefille et ses petits-enfants. Elle passe toutes les vacances avec eux. Sa belle-fille a une nouvelle relation depuis trois ans qu’elle encourage, et rassure les petits-enfants au sujet du nouveau compagnon et de cette relation. Elle réalise par l’attitude et les remarques de son petit-fils de 13 ans que celui-ci a moins besoin d’elle, « qu’il est grand, qu’il sait », comme il le lui dit actuellement. Elle réalise également qu’elle se force à jouer ce rôle très proche, très protecteur et que finalement, maintenant qu’ils ont moins besoin d’elle, elle a besoin de vivre pour elle, mais en a-t-elle le droit ? Cet exercice ainsi que la discussion que nous avons ensemble va totalement la déculpabiliser, et lui permettre de « lâcher » un peu et de « changer de route » pour retrouver plus de liberté tout en restant l’adorable grand-mère et belle-mère qu’elle est. Elle dira au sortir de l’exercice : « Je n’en ai plus envie, j’ai envie d’autre chose maintenant. »
- Madame C., 35 ans, douloureuse chronique, notamment d’une sciatique qui l’oblige à rester debout partout, au travail, en salle d’attente, à la terrasse du café. Elle ne s’assoit jamais, donc ne passe pas inaperçue, ce qui est probablement le but non conscient. On la remarque, elle qui pense s’effacer, se « sacrifier » pour son mari notamment. Elle a choisi volontairement un mari très gravement malade, et développe au bout de quelques années ce syndrome douloureux chronique. Elle en veut à son mari et voudrait exister. Sa souffrance physique est peut-être un moyen d’exister et également (elle me le dira lors d’une autre séance) de s’auto-punir, promesse qu’elle s’est faite dans l’enfance. Cet exercice va déclencher pour elle en cours de séance une bouffée émotionnelle, elle se voit « proche d’un trou noir, prête à être engloutie ». On continuera l’exercice en travaillant sur l’émotion intense présente en l’aidant par le ressenti corporel et la recherche de ses ressources internes à transformer ses sensations en calme et en apaisement.
Concernant les patients avec un volume extérieur trop petit, donc de proxémie trop grande, qui mettent donc beaucoup de distance avec les autres personnes et qui se plaignent de façon paradoxale de sentiment de solitude, d’isolement, de peur d’abandon, il s’agira de créer du lien, avec des suggestions en ce sens : d’observer la façon dont les planètes interagissent les unes avec les autres, comment elles trouvent la bonne distance, voire même de visualiser un lien entre. Cet exercice est un exercice parmi d’autres dans le cadre de la thérapie. Pion après pion, domino après domino, faire tomber les barrières psychologiques, sauter les obstacles, construire autre chose, refaire du lien, mettre de la distance, trouver sa place parmi les autres, ou trouver sa place tout court...
L’exercice en lui-même : il s’agit d’une trame, ajustable, transformable à souhait. Cela peut être une métaphore des atomes, des ions, des cations, etc. Après l’installation plutôt tonique (position « tabouret ») pour permettre la liberté de mouvement, assis ou debout (comme pour Mme C.), les pieds bien ancrés au sol, et en mettant les mains à hauteur des épaules, les paumes de main face à face : « Positionnez les mains comme si... elles tiennent une boule... une sphère... transparente... avec un espace... de vide à l’intérieur... comme le vide intersidéral. Observez cet espace à l’intérieur... (induction par focalisation visuelle et catalepsie des bras et des mains)... après une grande inspiration, les paupières peuvent se fermer sur l’expiration, tout en gardant derrière l’écran des paupières l’image de cette sphère... qui peut représenter par exemple notre galaxie... ou une autre galaxie... J’invite cette partie de vous très attentive, qui observe, à imaginer... à vous représenter... à faire entrer à l’intérieur... une planète qui représente votre planète... avec sa forme... sa taille... sa couleur, peut-être des anneaux autour... et d’observer la façon dont elle se déplace... ou si elle reste stable. Quand c’est fait, la tête me fait un petit signe... c’est bien (signaling permettant de savoir où en est le patient). Et puis, tranquillement, à votre rythme, juste comme ça, laissez cette partie créative de votre esprit faire venir, faire entrer dans cet espace la planète qui représente votre mari (ou patron, ou mère, etc.)... et observer sa taille... sa forme... sa couleur... ainsi que la distance par rapport à votre planète...
Et quand c’est fait, la tête me fait un signe... C’est bien... d’observer comment elles se déplacent l’une par rapport à l’autre, si elles s’attirent, se repoussent, tournent l’une autour de l’autre... et d’observer si cette distance est correcte, si elle vous convient... s’il y a quelque chose à changer... à modifier... de sorte que tout soit à la bonne place... à la juste place... de trouver la bonne distance, toujours pour que ce soit le mieux pour vous... » Dès que vous percevez qu’il y a un ou plusieurs signes de malaise corporel, que ce soit des « minimal cues », ou que le patient bouge, il faut intervenir pour savoir ce qu’il se passe :
- Thérapeute : « Et là, c’est comment, là ? Qu’est-ce qu’il se passe ?
- Patient : Elle est trop proche de la mienne (externalisation du problème dans l’espace entre les mains).
- Th. : Oui, et qu’est-ce qu’il se passe là, dans le corps ? (Objectif : le ramener aux sensat ions pour internal iser le problème.)
- P. : Je ne sais pas.
- Th. : C’est où ?
- P. : Je ne sais pas.
- Th. : Observez... Peut-être une sensation... dans les mains... ou dans le corps : en haut, au milieu, en bas ?
- P. : ... En haut, la tête...
- Th. : Oui, en haut... Ça fait quoi ?
- P. : ???
- Th. : Ben, je ne sais pas moi... peut-être que ça chauffe... ça pique... Ça fait un poids ?
- P. : Oui, ça tourbillonne (internalisation sensation problème).
- Th. : Oui, OK. Et qu’est-ce qu’il faudrait faire ?
- P. : M’éloigner (solution).
- Th. : D’accord, faites ça... laissez votre planète s’éloigner... et quand c’est fait, la tête me fait un petit signe.
- P. : Signe de tête. Externalisation de la solution.
- Th. : Bien... très bien... et là, c’est comment ?
- P. : C’est mieux (mise en place du changement).
- Th. : Mieux comment ? Y a quoi ?
- P. : C’est plus léger (sensation).
- Th. : Plus léger... c’est bien (ratification). Prenez le temps d’observer ça, cette légèreté... C’est où ?
- P. : Au milieu (internalisation de la sensation).
- Th. : Au milieu... très bien... Est-ce que c’est convenable comme ça ?
Pour lire la suite et commander la revue...
Dr CORINNE PAILLETTE Médecin généraliste au Havre. Pratique l’hypnose depuis quinze ans. D’abord formée à l’IMHE de Normandie (IMHEN) en 2004, puis à l’Institut Emergences en 2016, intègre l’équipe de formateurs de l’IMHEN depuis 2018.
Revue Hypnose & Thérapies brèves n°59
N°59 : novembre/décembre 2020/janvier 2021
Cinq scripts créatifs détaillés
- Edito : Julien Betbèze
- L’hypersuggestibilité. Au service de l’hyposuggestibilité. Dominique Megglé
- Script créatif détaillé : 20 minutes pour se libérer du tabac. Hypnose en médecine générale. Françoise Barthès
- Script créatif détaillé : Du trauma à la résilience. Par la thérapie du lien et des mondes relationnels. Stéphane Roy
- Script créatif détaillé : La sphère relationnelle. Travailler la distance en hypnose. Corinne Paillette
- Nicolas de Staël : Peindre et se dépeindre. Franck Salzmann
Espace douleur
- Editorial. Gérard Ostermann
- Script créatif détaillé : Travail en hypnose avec des mineurs immigrés. Stéphanie Delacour
- Script créatif détaillé : Hypnose et handicap. Du traumatisme à la créativité. Christelle Lecellier
Dossier : Les soins palliatifs
- Editorial : Francine Hirszowski
- Les TAC en soins palliatifs. Jean Becchio et Sylvain Pourchet
- Psychomotricité. Bouger… je le veux. Patrick Martin
- Les techniques hypnotiques à l’hôpital de Bourg-en-Bresse. Vianney Perrin
- Infirmière en Ehpad. Valérie Etchevers
Rubriques
- Quiproquo… « Prenez soin de vous, Docteur » Stefano Colombo et dessin de Muhuc
- Les champs du possible : Docteur, je tiens à vous dire que je fais le poireau… Adrian Chaboche
- Culture du monde : Jeux de guérison dans le sud de l’Iran. Sylvie Le Pelletier-Beaufond
- Les grands entretiens : Stephen R. Lankton. Gérard Fitoussi
- Livres en bouche
Cinq scripts créatifs détaillés
- Edito : Julien Betbèze
- L’hypersuggestibilité. Au service de l’hyposuggestibilité. Dominique Megglé
- Script créatif détaillé : 20 minutes pour se libérer du tabac. Hypnose en médecine générale. Françoise Barthès
- Script créatif détaillé : Du trauma à la résilience. Par la thérapie du lien et des mondes relationnels. Stéphane Roy
- Script créatif détaillé : La sphère relationnelle. Travailler la distance en hypnose. Corinne Paillette
- Nicolas de Staël : Peindre et se dépeindre. Franck Salzmann
Espace douleur
- Editorial. Gérard Ostermann
- Script créatif détaillé : Travail en hypnose avec des mineurs immigrés. Stéphanie Delacour
- Script créatif détaillé : Hypnose et handicap. Du traumatisme à la créativité. Christelle Lecellier
Dossier : Les soins palliatifs
- Editorial : Francine Hirszowski
- Les TAC en soins palliatifs. Jean Becchio et Sylvain Pourchet
- Psychomotricité. Bouger… je le veux. Patrick Martin
- Les techniques hypnotiques à l’hôpital de Bourg-en-Bresse. Vianney Perrin
- Infirmière en Ehpad. Valérie Etchevers
Rubriques
- Quiproquo… « Prenez soin de vous, Docteur » Stefano Colombo et dessin de Muhuc
- Les champs du possible : Docteur, je tiens à vous dire que je fais le poireau… Adrian Chaboche
- Culture du monde : Jeux de guérison dans le sud de l’Iran. Sylvie Le Pelletier-Beaufond
- Les grands entretiens : Stephen R. Lankton. Gérard Fitoussi
- Livres en bouche